Il fallait que quelque chose casse. En vérité, cela m’a fortement perturbé, j’étais remuée, ébranlée. J’ai bien cru que quelque chose était mort tant la lumière avait décliné. C’était tes mains qui ne s’approchaient plus de ma peau. C’était aussi les mots, les nôtres, qui s’envolaient en spirale. Quand on me demandait ce que j’attendais, je m’imaginais devoir vivre sans respirer. Je ne sais pourquoi, je revisite sans cesse l’amertume sur ton visage égaré. Effarée, j’ai trop longtemps arpenté les forêts sous la pluie diluvienne. Heureuse d’entendre à nouveau ce chant se répandre dans ma chair. Chaque aurore opale se lève avec l’espérance de pouvoir ouvrir nos fenêtres. Je voudrais bien aller ailleurs parce que je crois pouvoir forger de nouveaux songes, derrière la brisure sur le miroir. On peut s’étonner encore de ces quelques gouttes de pluie sur ta nuque…dans les nervures de ma chair, il y a les traces de tes doigts. Sans toi aurais-je eu le courage d’être vivante ? Cette peur de déplaire qui résonne dans ma tête. Je suis cette petite fille devant son père qui lui dit qu’elle n’est pas sa fille….Je déteste la façon dont ma mère m’efface, m’écrase, m’humilie. Je n’aime pas ce bordel…Je porte tout cela en riant. J’ai appris que l’on ne vit pas dans la rancœur, le mensonge ou la vengeance ; non ; ce n’est pas ainsi que je construis mon avenir. A chaque instant, habitue-toi, donc, à laisser ton souffle traverser mes ruptures, changer mon regard, mon monde…tu fais trembler de tes doigts mes entrailles infertiles. Tu te mets à crier tes confidences tout autour de ma peau, tu colores les cieux de ton regard clair, presque enfantin. Je suis née de ta sève dont je reviens légère, et délivrée. J’aurais dû me méfier des sourires auxquels je n’ai pas su résister. Ensuite, ça va vite. Rien ne se passe comme on imagine ; tu avais tissé des voiles de bruits blancs.
Alma isabelle franc rttr
Et prenez soin de vous…Texte protégé
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