Il nous faut, à chaque instant, questionner nos gestes et nos paroles. Il nous faut acquérir cette qualité propre. Se reprendre ou réparer. Ai-je bien fait ? Il nous faut prendre de la distance, de la hauteur ; il faudrait surtout aimer, savoir pleurer, parfois déplorer notre simple humanité…On abolit les excuses, les pardons, nous n’aimons pas trop ça… dire, c’est tellement …

Nos lendemains ont-ils un parfum de paix ? L’âme à vif, nous récitons des prières…Dans la tradition juive, l’homme, en cette période de repentir, est censé méditer sur ses actes et ses paroles, et, pardonner. Nous nous apprêtons à être inscrits dans l’un des trois livres…mais lequel ? Il est vrai que la liturgie est empreinte de ces qualités, que nous connaissons …

Ma vie n’est pas du tout ce que tu aimes imaginer, croire, penser…elle est si éloignée et différente de cette réalité que je peux laisser entrevoir à  certains instants. Depuis quelques temps, je ne suis plus capable de montrer les mots accrochés à ce qu’il reste d’espérance. Et le temps où tu me trouvais belle cherche ou aller…je voulais boire …

Ô, je me tiens devant toi, brisée, inclinée, agenouillée, parfois. C’est assez étrange, particulier, de constater cette pliure en moi. Je tente de m’arracher d’ici-bas, et, je soulève mon corps pour m’élever vers toi. C’est un état bien mystérieux et ineffable. Il y a des joies et des deuils ad vitam aeternam… inutile de se mentir, inutile de se faire …

‌Un jour, j’ai cessé d’être vivante, cesser d’être parmi vous. Lassée, épuisée des silences bas, lourds et pesants. La première fois que j’ai ressenti cela, ce fut loin d’être un désastre pour moi. J’avais déjà si peu d’amplitude. Mon ciel était cassé. J’étais plus que la pluie et l’orage. Pourquoi riez-vous de moi ? Cette manière, si intense, que vous avez de me …

Et je fuirai, de toute mon âme, de toutes mes forces, ces âmes noires qui n’ont que du mépris à mon égard. Je suis une femme qui cherche à s’élever, confrontée à ses propres fantômes, à elle-même. Et je me défais de tous ces oripeaux accrochés à ma chair, ces mues, à mon regard…ça m’arrive, cette joie me fait pleurer. …

Il y a chez l’autre, la pluie qui déverse son souffle à l’intérieur de nous. Il y a sur nos visages les empreintes des envies de l’autre. Je pense à ce qui retient nos mots, ralentit nos gestes, et nos élans. Je pense ne jamais guérir …il a été tellement difficile pour moi de plaire, de faire regarder autre chose …

Nos liens privilégiés, si fragiles, si tendus…garder en soi la douleur du chemin qu’il a fallu parcourir, parcouru. Je ressens le seul souffle du destin, quelque chose d’incroyable, d’inouï, d’insensé…j’aime plonger ma tête dans ton cou, coller mes lèvres à ta peau, dans le souvenir du frémissement originel,  à jamais au bord…j’ai mis longtemps à comprendre le pas de danse. …

En tant que personne en quête de spiritualité, cette période ouvre l’introspection, la réflexion, la remise en cause … se tourner vers soi, et poser un regard distant sur ses intentions, ses gestes, ses paroles et ses actes. Quand l’œil de la justice frappe, il est essentiel, important, capital, de savoir accueillir ses questions, ses doutes, non dans la peur …

A l’envers de tout, j’ai cessé, faute de contact, d’être cette courbe délicate et sensuelle qui s’incline, en vue de plaire. Je n’avais, sans doute pas, l’infini comme horizon, pour élever mon âme. Cela ne s’invite jamais. Ils m’ont cataloguée ; tu es râleuse, tu es passéiste, ont-ils proclamé … tout cela m’est passé au dessus de la tête. Une mort …